
Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) entre dans une nouvelle phase. À compter du 1ᵉʳ octobre 2025, les conditions d’attribution des aides pour l’installation de pompes à chaleur (PAC) évoluent : nouveaux montants, zonage climatique, critères techniques renforcés… Une réforme qui redessine les contours de la rénovation énergétique en France.
Une réforme pour mieux cibler les aides
Lancée dans le cadre de la cinquième période des CEE, cette refonte vise à adapter les soutiens financiers aux besoins réels des ménages et à encourager les équipements les plus performants.
Jusqu’ici, les aides étaient calculées sur la base d’un forfait national unique, sans distinction géographique.
Désormais, le dispositif adopte un montant différencié selon les zones climatiques (H1, H2, H3) : les foyers situés dans les régions les plus froides bénéficieront d’un soutien plus important.
« L’objectif est de rendre le dispositif plus équitable et plus efficace, en tenant compte des différences régionales », précise le site Homeserve.
Cette évolution s’inscrit dans une logique d’efficacité énergétique et de sobriété : mieux accompagner les foyers où les besoins en chauffage sont les plus élevés.
Des critères techniques renforcés
Autre changement majeur : la montée en exigence sur les performances des équipements.
Les pompes à chaleur devront désormais respecter un seuil minimal d’efficacité énergétique saisonnière (ETAS)supérieur à 111 %, et les modèles les plus performants (au-delà de 140 %) bénéficieront d’un bonus supplémentaire.
Cette réforme s’accompagne aussi d’un référentiel de contrôle renforcé, destiné à garantir la qualité de la pose et la conformité des installations.
Les installateurs devront veiller à un dimensionnement précis et à une traçabilité complète du matériel, sous peine de voir leurs dossiers CEE refusés.
Un nouveau bonus multiplicateur pour booster les installations
Pour encourager le remplacement des chaudières fioul, gaz ou charbon, le gouvernement introduit un coefficient multiplicateur ×5 sur les fiches CEE liées aux pompes à chaleur (BAR-TH-171 et BAR-TH-172).
Ce dispositif, valable jusqu’au 31 décembre 2030, s’appliquera uniquement aux résidences principales, excluant ainsi les résidences secondaires.
Une mesure incitative qui devrait dynamiser le marché.
Selon Batiweb, ce bonus vise à « accélérer le remplacement des systèmes de chauffage polluants, notamment dans les zones les plus énergivores ».
Un “Coup de pouce” réformé, mais pas supprimé
Le dispositif historique “Coup de pouce Chauffage” disparaît dans sa forme initiale.
S’il ne sera plus proposé sous la forme d’un montant plancher national, son esprit reste présent via le bonus multiplicateur intégré au calcul des CEE.
Le cumul avec MaPrimeRénov’ reste possible, mais soumis à un plafond global d’aide pour éviter les effets d’aubaine.
Des impacts concrets pour les professionnels et les particuliers
Pour les installateurs
- Hausse probable de la demande dans les zones froides.
- Obligation de mise à niveau technique (formation, conformité des dossiers).
- Nécessité d’une gestion rigoureuse des chantiers et des justificatifs.
Pour les consommateurs
- Des aides plus généreuses dans certaines régions.
- Un recentrage sur les résidences principales.
- Des économies accrues à condition d’opter pour des PAC très performantes.
Pour les courtiers en énergie
- Un rôle de conseil renforcé pour aider clients et entreprises à naviguer dans les nouvelles règles.
- Des opportunités commerciales autour des offres groupées ou du financement optimisé des projets.
- Un besoin de veille réglementaire permanente pour anticiper les futures évolutions des CEE.
Une étape stratégique pour la transition énergétique
Avec ces ajustements, le gouvernement entend rendre les CEE plus efficaces, plus équitables et mieux ciblés.
Cette réforme pourrait stimuler la rénovation énergétique des logements, tout en consolidant le rôle des courtiers et des installateurs comme acteurs clés de la transition.
Reste à voir si la simplification administrative annoncée suivra, et si les ménages sauront saisir ces nouvelles opportunités avant la prochaine période CEE.
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